Le dispositif « devoirs faits » a été mis en place par l'institution scolaire à partir de novembre 2017, et vise à aider les élèves dans leur travail personnel. Notre projet, financé dans le cadre des projets DAFIP-SFERE, a comme but d'accompagner et d'étudier les mises en œuvre de ce type de dispositif dans un collège REP à Marseille. Nos questions de recherche sont les suivantes : que font les acteurs dans ce type de dispositif ? Quelles perceptions ont-ils des effets de ce type de dispositif ?
Notre travail d'enquête et d'accompagnement comporte trois volets : un temps d'entretiens avec la principale-adjointe, le coordonnateur du dispositif, des intervenants (enseignants, assistants d'éducation) et des élèves ; un temps d'observations de séances mises en place dans le collège; un temps de création d'un espace collectif de discussion entre chercheurs et intervenants sur ce qui a été fait, observé, analysé.
Le corpus de données constitué à partir de fichiers sons et de films a été analysé à partir d'un certain nombre d'indicateurs et d'outils issus de théories didactiques (notamment le triplet de genèses).
Les premiers résultats montrent que, dans ce collège, la mise en œuvre du dispositif « devoirs faits » semble avoir des effets qui sont perçus par les élèves et par les intervenants comme plutôt positifs voire très positifs. Or ces effets ne s'observent pas forcément dans les évaluations formelles mais dans des petites évolutions du travail de l'élève : ce que nous avons nommé des effets colibri. Ces effets apparaissent comme ayant une place importante dans la qualité de ce type de dispositif : il s'agit de mettre les élèves au travail, ou de les remettre au travail pour qu'ils puissent prendre leur place d'élèves.La valorisation de ce type d'effet auprès des élèves mais aussi des professeurs et des parents semble importante. La mise en place de ce dispositif a créé une dynamique dans le collège. Bien que celui-ci rencontre encore certaines difficultés dans l'articulation entre le travail en classe et le travail hors classe, il semblerait quel'internalisation de l'aide au travail personnel soitappréciée par les élèves y participant. De plus, le rapport au savoir disciplinaire des intervenants semble être une variable déterminante pour créer des conditions favorables au fonctionnement de ce type de dispositif.

 Bibliographie
Kakpo S., Netter, J. (2013). « L'aide aux devoirs. Dispositif de lutte contre l'échec scolaire ou caisse de résonance des difficultés non résolues au sein de la classe ? », Revue française de pédagogie, 182, 55-70.
Rayou P. (dir.) (2009). Faire ses devoirs, enjeux cognitifs et sociaux d'une pratique ordinaire. Rennes : Presses universitaires de Rennes.